La redécouverte d’un patrimoine

Fondé aux alentours de l’an Mil, régulièrement ruiné, reconstruit, puis désaffecté, le château de la Roche-Maurice ne disparaît jamais totalement des esprits et du paysage Rochois. Converti en geôles du temps de Louis XIV, en carrière les siècles suivants puis en plateforme d’artillerie par la Wehrmacht c’est, tristement, d’un « tas de cailloux » dont héritent les Rochois du XXe siècle.

Pourtant, dans le sillage d’une diffusion du goût archéologique en Bretagne, la figure romantique du château de La Roche-Maurice, perché sur un rocher escarpé, attise de nombreuses curiosités. Chasses au trésor dans les souterrains de la forteresse et chantiers de jeunesse scouts : plusieurs générations d’érudits et de rêveurs se rencontrent au Roc’h Morvan. Ils ne peuvent, toutefois, empêcher son inexorable étiolement.
Ce constat malheureux aboutit, dans les années 1960, à la création d’une association dite « des Amis du château » se donnant pour objectif de mettre en valeur les vestiges. Lui succède en 2001 l’association « château et patrimoine Rochois » avec pour mission d’apporter une contribution utile en matière d’entretien du site et d’animation autour de l’histoire du Roc’h Morvan.

1999-2001 : Lourd chantier de consolidation (crédit : Collection François MARC)

Le point de départ de la renaissance du château réside toutefois, en 1987, dans le rachat des ruines à la famille de Rohan par le Conseil Départemental du Finistère, à une époque où les politiques culturelles des territoires gagnent en amplitude. Cette prise d’initiative ouvre la voie à trois décennies de collaboration profitable entre acteurs rochois, départementaux et partenaires scientifiques variés. En découle une ouverture du site à la visite en toute sécurité et la conduite d’opérations archéologiques de grande importance depuis 2001.


Nous vous proposons de découvrir le récit de cette véritable aventure patrimoniale tel que proposé par François Marc, ancien sénateur et maire de la Roche-Maurice et acteur de premier plan des événements chroniqués.

Découvrez toute l’histoire de cette redécouverte du patrimoine rochois en feuilletant le document « Histoire contemporaine du château de Roc’h Morvan » réalisé par François Marc.

Chronologie

• 1926 : « Chasse au trésor à La Roche-Maurice » et dégagement superficiel d’une partie des vestiges bas.

• 1940-1944 : Occupation des ruines par l’armée allemande qui y installe un poste d’observation et un canon de défense anti-aérienne braqué vers Brest et ses environs.

• Années 1960 : Création de l’association des « Amis du Château » présidée par Madame Auffret.

• 1968 : Travaux de dégagement menés par l’association « Mein Breizh » qui permettent de reconnaître une partie de la base de l’importante tour circulaire qui jouxtait l’entrée disparue.

• 1986-1987 : Acquisition des ruines par le Conseil Départemental auprès de Josselin de Rohan et première étude scientifique.

• 1988-1994 : Premiers travaux de consolidation.

• 1993 : Premier sondage archéologique, dirigé par Michel Le Goffic, du service départemental de l’archéologie.

• Dès 1998 : Sécurisation (échafaudages) et planification de la valorisation.

• 2000-2001 : Études archéologiques de l’AFAN dirigées par Fanny Tournier puis Jocelyn Martineau.

• 2001 : Création de l’association Château et Patrimoine Rochois.

• 21 et 22 septembre 2002 : Premières journées du Patrimoine à La Roche-Maurice.

• 11 juillet 2003 : Première Journée départementale de l’archéologie.

• 2002-2008 : Fouilles archéologiques de l’Inrap sous la direction de Jocelyn Martineau, confortement de l’éperon rocheux.

• 2010 : Ouverture au public de l’enceinte haute après sa valorisation.

• 2013-2022 : Fouilles du Conseil départemental du Finistère (Centre de larchéologie) dirigées par Ronan Pérennec.

• 2016-2017 : Création d’une maison du patrimoine sur le site.

• 2017 : Signature d’une nouvelle convention réglant les rôles respectifs de la commune et du département dans la gestion et la valorisation du site.

• 2021 : Valorisation de l’enceinte basse, ouverte au public.

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